Ce qu'il reste






Ce qu’il reste
Retrouvés lors de fouilles hasardeuses. C’est un peu comme les pièces de monnaies ou les filtres de cigarettes avalés par les coussins moelleux de ton canapé. La boule de poils collée à ta chaussette solitaire. Celle qui persiste après 1200 tours lavée en machine car tu as oublié de la retourner. La théine dessinée au fond de ta tasse qui pourrait prédire un avenir incertain, enfin tu souhaites qu’il le soit.
Toutes ces choses imprécises qui accompagnent le quotidien, qu’on laisse souvent s’oublier et qui ressurgissent quand notre sensibilité est à fleur.
On peut appeler ça la nostalgie mais on est pas très fiers d’en parler.
Ceci n’est pas une exposition pour oublier qu’on se sépare mais pour raconter ce qu’il reste.

texte: Marine Penhouët


1er prix Polka "le grand saut"
Parution dans Polka numéro #37 printemps 2017



Résidence // Le Kabinet photo . Bruxelles


Le KABINET PHOTO 2017- problématiques bruxelloises au travers du portrait en photographie.
Il clôture également la résidence de Charlene Le Du. Elle nous avait présenté des portraits de femmes chinoises auxquelles elle proposait de dévoiler de leurs visages l'équivalent de ce qu'elles assument de leur homosexualité face à la société.
Ici, elle partage avec nous une approche d'un certain milieu lesbien Bruxellois. Les portraits nous sont présentés au travers d'une cartographie où le fil rouge nous plonge dans les sphères intimes des ces rencontres.
Retrouvez également les projets de HAKAN SIMSEK / HADRIEN DURÉ / BEATA SZPARAGOWSKA / CATHERINE ANTOINE / VINCEN BEECKMAN / AMEER JBARA / HABITANTS DES IMAGES ASBL / CHARLÈNE LE DU ! >


        

                               

             



article à retrouver sur http://www.seeyouthere.be/residency-charlene-le-du-at-le-kabinet-photo/

 

Charlene Le Du at Le Kabinet

For the last 10 days French-born, Paris-based photographer Charlene Le Du lived and worked at Brussels’ Le Kabinet Photo as part of a residency project. After exploring what it means to be homosexual as a woman in China, she now turned her lens towards the lesbian community in Brussels, an intimate and sensitive series that you can discover this Saturday at Le Kabinet.

Charlene’s photography approach is a mixture of experimentation and research, diving deep into the worlds she investigates. In China, she worked together with a translator, enabling her to get first-hand accounts of the codes, everyday life and different degrees of liberty Chinese Lesbians experience, creating a level of understanding that shines through in her captivating portraits. For the photographed women the photo sessions signified a coming-out of sorts in some cases, communicating their true sexuality for the first time to the outside world. “My family puts a lot of pressure on me. At the moment I am letting my hair grow for my wedding. It’s been one year that I pretend to have a relationship with a man I met on the internet”, one of them told Charlene.

In Belgium, the situation is of course a very different one. While the idea is again to explore the codes of feminine homosexuality in a new environment, the liberty we experience here in Europe makes this a much more light-hearted affair. “I organised an apero for girls and women who are part of the lesbian community here in Brussels, without wanting to insist too much on the fact that they are homosexual”, Charlene explains, adding: “I wanted to capture them as human beings in a relaxed atmosphere.”

The French photographer presents her images together with text-based elements along a “red string”, an expression that not only means to follow a leading theme in French, but also references a Chinese legend about destiny. You can discover the captivating result of Charlene’s work tonight at Le Kabinet photo, together with photographs by Vincen Beeckman, Ameer Jbara, Catherine Antoine, Hakan Simsek, Hadrien Duré, and Beata Szparagowska.

Saturday, 18 February, 18-22h00

Le Kabinet Photo, 211 Avenue de la Reine, 1000 Brussels




écraser





Aplatir quelque chose en le comprimant fortement.
Faire subir une forte compression en faisant mal.
Appuyer fortement de telle sorte que quelque chose ou quelqu'un soit comprimé ou aplati.
Tuer un insecte en l'aplatissant contre quelque chose.
Renverser et tuer quelqu'un, un animal (ou le blesser grièvement) en lui passant sur le corps.
Dominer quelqu'un, quelque chose par le volume, par la taille, la masse, à un point tel qu'ils en semblent plus petits.
Faire succomber quelqu'un sous une charge excessive ; accabler.
Dominer quelqu'un, quelque chose par le volume, par la taille, la masse, à un point tel qu'ils en semblent plus petits.
Être tellement supérieur à quelqu'un qu'il en semble amoindri, diminué, sans valeur, et, péjorativement, le dominer en l'humiliant, en le diminuant.
Remporter sur un adversaire, un ennemi une victoire très nette, décisive, les dominer facilement.
Éteindre une cigarette, un cigare en appuyant fortement le bout incandescent sur une surface.
Détruire un fichier de données informatiques.


Désordre
l'intempestive exotique raclement de gorge
roucoule a peine perdu
a point nommé je réitère
fraction d'un instant, la beatitude se méprends
la solidaire et puissante attraction visant à la péremption préétablie assujetti au bon vouloir de ces ombres, aspire et pousse a la traitrise.
émouvante et vaillante elle se tord
bec radial, sombre tenue, une faussette, maquillage tendu, tracé incompris
revêtement large et précieux
vacille lentement jusqu'à épeler son nom
restitution pointue résiliation tenue
vaille que vaille
les mots sont de trop
la rage qui m'accablait autrefois se dissipe agréablement
sentir, souffler, piétiner, regarder, voir
s'agenouiller sans se prosterner
appendice tenu
loi droit sentinelle éperdue et ventre amère
régale toi de ces trombes qui ne laisse pas insensible
éphémère encore trop souvent mais sur la route de l'équilibre
un temps, tout le temps, trop souvent
rehabilitation de nulle-part
nos quartiers, nos limites, nos frontières seront tenue et rigoureuse.
pas d'échafaudages pas de retour ni de marches arrières.
les racines flottantes
le tronc droit
les feuilles tenaces
juste, au bord.


L'ARA de salon


Rien n'est définitif, tout est transformable.


Tchao Pantin !




Allongée

Je me suis allongée.




CONTENU CONVENU









Contenu convenu, Pas de rancoeurs, pas de désirs assez clairs pour ordonner le tout.
Une impulsion, les doigts qui bouge, les tendons qui s'activent, les mains jointes.
Membre sexué qui me persuade inlassablement, subrepticement.
Pas de rancoeurs, du temps, un écriture désordonnée, du temps pour sortir, du temps pour comprendre et se sentir.





 




à l'intérieur de succomber à




Réparer, fixer, explorer, revendre et marche arrière.
Suspendre avec avidité, lumière douce première transe marginale interminable et muette. tout est dedans,


à l'intérieur de succomber à


cette relâche vaine et grossière. Une mesure, un temps, presque l'ineffable.
L'affaire est brève, diurne et solvable.
Subrepticement, j'accompagne, je libère et j'enferme cette effluve sensorielle qui se ment visiblement.
Aimer c'est prévisible. Une frontière souvent.
C'est préférable, prévisible, préfixé, justifié, encore prononcé, ça vide pour mieux remplir.
Comme pour disperser l'acte vide.
Une danse, une brune, une falsification, un retour, une écriture illisible, quelques majuscules errantes.
Se poser, curieux et solitaire. Elle danse encore. L'odeur rustique émane d'un décors somptueux, une palabre éphémère se pointe. Justice.
Les prémices environnant s'éjectent vigoureusement sans une ombre ni un fracas.
Plénitude.
La plaignante respire une dernière fois avant de s'engouffrer.









 




Demain, j'aurais trente ans

 

 

La transe exigeante, la transe première.

L'ineffable et la transe.

Les gestes surplombant les âmes.

C'est explicite n'est-ce pas ?

Je réitère.                                                                                                  Combien, quand, où, comment vois-tu ?
                                                                                    Comment regardes tu exactement ?
Amer, c'est prévisible, une frontière souvent.                                                                                                                                           Soudain.

Une danse, une brune, une falsification, un retour, une écriture illisible, quelques majuscules errantes.

Se poser, curieux et solitaire. Elle danse encore, l'odeur rustique émane d'un décors somptueux.

Une palabre éphémère se pointe. Justice.

                                                      Un prémisse environnant s'éjecte vigoureusement sans une ombre ni un fracas.

La plénitude, la plaignante respire une dernière bouffée avant de s'engouffrer.




Pamplemousse rose / jugulaire droite

 

Plus en place que mise en place. En défense.

Remettre un paquet de cheveux la dessus puis pisser dessus, passer dessous et se coller un patch de nicotine.
Le trombone désespère ma voisine qu'elle se la pince.
Structure déstructurée plus plate qu'un galet poli malpoli à en faire trembler une cuisse.
Les injonctions se répètent intrinsèques et pubères.

Un moine, Platon, brave, gigote encore presque crevé comme un poireau. Juste et juteuse, purulent, malhonnête et assoiffé de pompe.

Tare.

Qu'elle pompe encore et toute une nuit à s'en racler le palais. Ultime, pressant et puissant à ce point.

Précis jusque-là.

En bon point, frottements rose peau et jugulaire droite. Elle joui. Plaque au flanc stratifié, elle table sur trois et envoie valser le chantier. Il prie il pleure il renie. Elle crie elle crache elle se remplie.

                          Rose peau et jugulaire gauche, elle gémit.

Un godet rempli, la femme qui le vide est suave et... Pamplemousse rose, pamplemousse, pamplemousse rose peau et jugulaire trop étroite. Falsifions ta vie pour s'immiscer lentement entre toi et ta crevasse centrale. Béant et sombre, humide et profitable, excitant et curieux, pale et malhonnête, sombre et furieux, sauvage et fugace.




Chienne

 

Aux âmes bienveillantes !
à un amour véritable.

Aux déchets des perversions.
 

Une rate, une queue, une tête, un poisson.
Las, amère et vide. Je vous emmerde.

Je déserte,




CROISEE

 

 

 

 

C R O I S E E

 

*

 

 

 

 

Quand les murs fondent, et les plafonds s’éclipsent

Un, deux, trois,

Au premier acte, subreptices, glisser hors de l’Endroit, vers là où une seconde tisse des jours, vers des peupliers dans les déserts, vers là où la métaphore dit la distance et murmure parfois « tu es absent-e », quand tu es dans ses bras. Là, c’est la solitude en armes, comme si le monde fondait au noir, comme si on s’éteignait à lui. Quand les murs fondent et les plafonds s’éclipsent, le soleil n’entrerait plus. Intérieur nuit. Est-ce forcément un Envers des choses ? Extérieur jour. Et s’abstraire…

« Tu es loin »


La paupière cligne sur un reste de sommeil, l’œil s’ouvre, c’est déjà le deuxième acte. La canne a frappé le sol du plateau, la scène d’exposition déjà passée. Intérieur nuit, extérieur jour. L’œil dans un frottement discerne les deux tableaux sur scène : au jour le monde un peu diffus, dans une croisée, de nuit l’actrice mangée dans une pensée. Ils partagent l’espace, sans réconciliation, le même temps. Lumière, obscurité, dehors, dedans tranchés – au couperet. Troisième acte, c’est la péripétie, l’œil relie et dans sa relecture, il focalise l’actrice, les deux tableaux se nouent, s’envahissent, c’est, la chaleur, qui s’échappe de la nuit tout contre la froideur des lignes du jour, c’est des courbes suaves de son corps suggérées, dans un murmure de la croisée, et tout est nécessaire, et tout entremêlé. Ce n’est plus une symétrie, pas un chiasme, ce n’est pas un Envers c’est, comme une mimesis… l’allégorie, qui invite et le monde et l’actrice, dans le même lieu, et qui, elle pensive, la fait charnelle

Elle, c’est la psyché sur une scène de théâtre

Dire la nuit, par l’absence du soleil, la peindre noire obstinément, ce serait cacher les croissants de lune et qu’il est toujours là.
Une commissure de lumière suffit à l’imagination, elle ne s’en passera pas, elle s’en sustentera, quelle que soit son humeur.

L’épilogue fait cligner la paupière, sur son oreiller. L’œil s’était ouvert, sur un reste de rêve, mais il n’a pas rêvé. L’actrice donne un soliloque muet, une pantomime immobile mais, c’est une mime quand même. Son humeur transparaît

Le diaphragme se ferme
Intérieur nuit, extérieur jour,
Croisés

L’espagnol ne dit pas « penser à » – il dit penser avec

 

Crédits : Texte de Sarah Bouarfa / Photographie Charlene Le Du
 




et cetera

 

mélange organique et suspect / frontière apaisante / s'insurger couramment / difficile
une acuité visuelle décisive
                                          voir le beau
maladie mentale / je m'insurge / le soir même le reste

                  je m'insurge
sans conteste le schéma de la pensée se construit lentement, en désordre / manifeste

 

 

refuge honorable
je m'insurge / sérénade passible / révolte passagère / récépissé incongru / intrigue apaisante / froideur ambiante
je m'insurge   

     

 

méticuleuse attraction / rêverie intrinsèque / partage fugace
                                                     onirique

brave mention
             péremption                                   ...




OH NO !




ELLE JE TU ILS


Un café allongé avec trois sucre et un verre d'eau, un sandwich triangle, au bord de la crise de solitude.
Un bracelet en or autour du poignet que JE garde le temps de le rendre a ELLE, qui est quelques étages au dessus dans la chambre 193 lit n°3 en gériatrie.
ELLE crache, ELLE ne mange pas, ELLE ne se lève pas, ELLE souffre, ELLE attend.
JE attend avec ELLE…
Tout s'effrite, tout disparait, tout ce que JE avais cru est réduit a néant.
Rien ne fais sourire JE.
JE n'en peux plus.
JE veux que la roue tourne.
JE est peut être maudite?
JE y crois pourtant tellement souvent.
ILS crie ILS appel ILS a peur, la solitude est violente et s'agrippe à JE comme une sangsue.
L'empathie et effondrante.

NOUS s'est effondré aussi, TU pars et JE n'en a pas conscience. c'est trop, c'est vraiment trop.
Ca ne devait pas se passer comme ça pense inlassablement JE.
Qu'elle à été l'erreur de JE, quelle a été celle de TU? est ce si important estimant douloureusement le point ou NOUS en est?
Les mots sont faux, sont maladroits, JE écris…. JE va mal.
C'est ainsi.
c'est décevant.
JE est déçue de NOUS, de TU, de JE.
JE est déchue, TU aussi.
JE laisse TU repartir c'est surement la solution de l'immédiat…
JE ne réalise pas.
C'est cru c'est dur et c'est moche. C'est encombrant et c'est foudroyant. JE tiens pour ELLE parce que JE ne dois pas la laisser mourir seule.
JE laisse TU partir parce que JE ne gère pas.
Un sacrifice… surement.
Pas d'épaules à l'horizon, pas de présence.
Une tribu de malades et solitaires errent dans cette cafétéria.
Il pleut c'est faussement serein, c'est du silence, le silence de l'abandon qui tombera comme une sanction.
JE dois se tenir droite.
JE ne dois pas montrer sa souffrance.
JE n'est pas disposée à penser trop loin car JE dois tenir bon.
TU se rend compte de la situation TU es mal et JE ne gère pas.
JE as eu mal et c'est protégé pour ne pas s'effondrer.
JE aura encore plus mal quand TU sera partie.
TU ne devrait pas lire ça.
JE pense que TU me tue
TU pense que JE la tue.

Il est l'heure que les épaules de JE se redressent, que JE prenne le couloir, l'ascenseur, esquissant un faux sourire d'espoir superficiel par amour.
Que JE trouve des phrases toutes faites pour rendre la situation ordinaire.
Que JE dépose ses pensées à l'entrée de sa chambre.
Que JE oublie pour qu'ELLE se sente bien, un peu.
Que JE surveille les doses de morphine pour qu'ELLE soit consciente, pour qu'ELLE réussisse à se reposer, à souffler, à dormir un peu, peut être.




Ceux qui sèment

 

Extrait de la série "ceux qui sèment"




est-ce clair ?

attentive
lucide
dependance
peur
oui
je ne me souviens pas
oui
on va se voir
parfois oui
oui
elle ne ma pas cru
parce qu'elle ne m'avait pas cernée et qu'elle cherche a tout prix a mettre des mot là ou je suis incapable d'en mettre
aimer, vibrer
allumé
son cou
elle fais du bruit je ne la connais pas assez pour savoir ce qu'elle aime
tout savoir tout se dire
oui et non
je me dis parfois j'aurais aimé que ce soit des sons
ça rassure peut être, tout peut s'évaporer d'un coup. c'est très étrange d'ailleurs…
c'est puissant ça fonctionne.
je me le suis interdit, je trouvais ça pas honnête. ça l'aurait surement été.
non
je ne comprends pas cette question… ça deviens mécanique et le sexe pour moi ne l'est pas, les zones érogènes ça fait chantier. Tout dépend de qui me touche et comment.
non
je ne sais pas
oui
je ne sais pas
ça bloque ici c'est de l'instant encore, je me protège, je ne sais quoi répondre.
oui
oui quand elle me voit
ce n'est pas de la fuite elle croit que ça l'est, elle ne me pose pas les questions, elle attends juste des réponses.
non




Loque effet mère

 

 

Je me lave dans une eau sale, croupie et saisissante.

Elle m'a bercé dans la moisissure la pourriture de ses béantes humeurs tangible.

Elle a prôné comme seul refuge mes bras comme les siens.